Le lendemain de notre retour de Paimpol, le 20 août 2018, j’ai expédié les cartouches de film Super 8 au laboratoire « Super8 Reversal Lab. » aux Pays-Bas.
En attendant le retour des films développés, j’ai cherché une musique pour accompagner le film sur des sites spécialisés dans l’édition de musiques libres de droits. Les deux sites que j’utilise couramment sont Jamendo Licencing et Audionetwork. Après deux à trois heures de recherches, j’ai choisi une musique sur Audionetwork.
Deux semaines plus tard, dès le 3 septembre, Frank Bruinsma (gérant de Super 8 Reversal Lab.) m’a prévenu que les films développés arriveraient prochainement. Effectivement, mercredi 5 septembre au matin, ils sont arrivés à mon domicile.
J’avais demandé à Frank de mettre les 5 bobines de 12 mètres sur une seule bobine de 60 mètres. Je savais que je pouvais utiliser cette dernière avec mon scanner de films. Sans tarder, dans la matinée, j’ai commencé à numériser.
La numérisation des films :
Pour numériser, je dispose d’un scanner de film Super 8 Reflecta. C’est la version européenne du Wolverine Pro que l’on trouve aux États-Unis. Sa résolution est de 1440x1080 (adaptée pour de l’image cadrée en 4/3, ce qui est le cas pour le format standard du film Super 8).
Un point faible est souvent reproché à cet appareil : les vidéos numérisées sont fortement compressées dans un codec MP4. Personnellement, j’ai fait une modification du firmware de l’appareil qui permet de diviser la compression par deux. Mes fichiers de films en sortie du scanner sont donc deux fois plus volumineux qu’avec le firmware d’origine.
Le firmware (non officiel) que j’ai changé est récupérable sur le site suivant :
(Attention : le scanner n’est plus sous garantie après avoir changé ce firmware).
Les réglages que j’utilise pour la numérisation avec le scanner Reflecta sont les suivants :
- Exposition : Zéro (neutre) ;
- Sharpness : Moyen (je sais d’avance que je vais corriger la résolution pendant le montage avec un « Denoiser »).
- J’ajuste aussi la position du cadre afin de la faire coïncider les bords du cadre numérisé sur le bord des images du film.
La numérisation de la bobine de 60 mètres de films a pris environs 2 heures.Il vaut mieux rester à proximité du scanner si jamais le film se bloque pendant la numérisation. Cette fois-ci, ça n’est pas arrivé, aucun souci pour faire passer la pellicule Provie 100D dans le scanner malgré son épaisseur.
Le montage sur FCPX :
Une fois les films numérisés, je les ai importés dans mon ordinateur de montage. Personnellement j’utilise un ordinateur Apple IMac 27 pouces et son fameux logiciel Final Cut Pro X.
Les principales étapes du montage que j’ai suivi sont les suivantes :
1 – Importation des films numérisés.
Pour ce projet, j’ai créé une nouvelle bibliothèque dans FCPX avec les paramètres suivants :
Format : HD 1080p
Résolution : 1440x1080
Bit Rate : 25p (celui qui sera utilisé lorsque le film sera terminé et exporté au standard Européen).
Codec des rendus : Apple ProRes 422
Audio : Stéréo 48kHz
Il faut savoir que le scanner Reflecta, de même que pour les Wolverine, scanne à un bit rate de 30p. Après l’import de fichiers, FCPX doit donc les convertir immédiatement pour les adapter à un bit rate de 25p sur la time-line du projet (opération de « rendering »).
2 – Mise en ordre et adaptation de la vitesse des films.
Le laboratoire de développement ne connaissant pas mon projet, il n’a pas assemblé les films dans le bon ordre. Sur la timeline de FCPX, j’ai donc d’abord mis les bobines dans l’ordre chronologique du tournage.
Ensuite j’ai ralenti la vitesse des films. Le scanner Reflecta a numérisé image par image à une vitesse de 30 images par seconde. Or, j’ai filmé pendant le tournage à une vitesse de 18 images par seconde. Je dois donc ralentir chaque bobine numérisée à 60% de sa vitesse numérisée par le scanner (18/30 = 60/100).
3 – Montage « Rough Cut » puis « Fine Cut ».
J’ai découpé chaque plan un par un, puis j’ai commencé la partie du montage que je trouve plus intéressant car créatif : J’ai supprimé les plans en double (pour ne garder que les meilleurs) ainsi que les plans que je considère comme ratés.
Ensuite j’ai mis la musique, et j’ai cherché à monter les plans en rythme avec cette musique. C’est difficile car tous les plans sont interdépendants dans leur durée. Une erreur dans la durée d’un plan, et c’est toute la suite du montage qui ne suit plus le rythme de la musique !
Progressivement j’ai affiné le montage, toujours avec cette contrainte de rythme, en supprimant progressivement les plans qui me paraissaient les moins utiles.
Remarque : Sur ce montage, je me suis souvent posé la question de la durée finale du film : 4à 5 minutes ? Ou plutôt 6 à 7 minutes comme cela semble arriver maintenant ?
Je me suis dit que si je faisais une version plus courte (moins de 5 minutes), j’aurais aussi envie de faire une version plus longue pour montrer les images que je n’aurais pas gardé dans la version courte. Donc, j’ai finalement décidé de ne faire qu’une version longue. Peut-être certains spectateurs trouveront que c’est un peu trop long... Mais faire une version plus courte aurait dénaturé le sujet du film. Il s’agit avant tout de mettre en valeur une ville portuaire typique de la Bretagne.
4 – Application de corrections diverses :
Après le « Final Cut » j’ai ajouté des titres et génériques et fait des améliorations :
- Recadrage de chaque image.
- Utilisation du Denoiser via le plug-in Neat Video Denoiser.
Il est recommandé d’utiliser le Denoiser à la toute fin du montageparce que le calcul des rendus (« rendering ») est très long. Il faut laisser travailler l’ordinateur tout seul avant de voir le montage terminé complètement.
Pour les réglages, j’ai utilisé un profil générique de niveau 5 (Denoiser moyen) sur 7 maximum. Le film numérisé étant à l’origine d’une bonne résolution, je n’ai pas estimé nécessaire d’appliquer un effet de Denoiser maximum (ce qui était différent dans le précédent montage d’un film Super 8 à partir d’un négatif Kodak Vision 200T où la résolution du fichier numérisé était moins précise).
5 – Exportation du film et diffusion.
Une fois le montage entièrement terminé (et après plusieurs lectures complètes pour vérifier le résultat), j’ai exporté le film sur un format MPEG4-H264 en résolution 1440x1080 25p.
Après avoir vérifié le fichier final, je l’ai transféré sur Vimeo.
Le film terminé en version longue est visible sur le lien ci-dessous :
https://vimeo.com/288579359/495d72ca81
Une version courte est visible sur le lien suivant :
https://vimeo.com/288943159/774ddc5583
https://vimeo.com/288579359/495d72ca81
Une version courte est visible sur le lien suivant :
https://vimeo.com/288943159/774ddc5583